Thoreau invitait chacun à « sucer la moelle de la vie » ;
« Aller chercher la vie et la lumière même dans un fragment. Dans un détail. Un détail qui s’attarde à l’observation. Et de là, savourer. Accueillir le petit comme une grande splendeur. Qui requiert toute notre attention.
Suspendre le temps. L’étirer dans l’expérience intime.
Plonger sans limite dans l’expérience du moment présent. J’ai respiré avec cet arbre. Nous respirions l’un à côté de l’autre. Et la vie nous a traversé. Cela était merveilleux… Le sensible n’est pas à l’extérieure. Il n’est pas dans l’élixir ou dans la présence d’un être féerique. Il n’est pas dans l’extraordinaire. Il n’est pas dans la manifestation extérieure. Il est dans l’état intérieur. Il réside là et nous attend patiemment. Au-delà de nos rêves et de nos chimères.
L’expérience est là. Elle nous attend. Sans chercher à imaginer un merveilleux. Sans chercher un ressenti. Juste un « senti » ; revenir au corps. Ou à la respiration. Rien de merveilleux à cela. Comme dans la méditation. Rien d’extraordinaire n’est censé arriver. Non seulement il est inutile de « chercher à tout comprendre », mais il est inutile même de chercher. Il s’agit juste d’accueillir. »